Pas de mobilité durable sans transition numérique

Chez Keolis, l’innovation sert notre ambition d’une mobilité durable, efficiente et résiliente, au service de la qualité de vie du citoyen. Parce qu’elle permet de mieux comprendre les usages pour améliorer l’expérience voyageurs et de gagner en performance dans nos opérations, la donnée est un levier clé de la transition écologique des mobilités partagées.

Arnaud Julien, Directeur Innovation, Data et Digital de Keolis, nous explique

Quels sont les enjeux de Keolis en matière d’innovation ?

ARNAUD JULIEN − L’innovation permet d’imaginer et de déployer des mobilités sûres et durables au service de chaque territoire. L’innovation contribue à rendre l’expérience voyageurs personnalisée et sans couture, afin, notamment, de proposer des alternatives à l’autosolisme. Nous concentrons notre travail sur les quatre cibles stratégiques du Groupe : les passagers, nos employés, les AOM et la planète. Le digital et la donnée jouent un rôle essentiel pour répondre à cette ambition.

Comment utilisez-vous aujourd’hui la donnée pour améliorer l’expérience passagers ?

ARNAUD JULIEN − La première étape est d’aider les Autorités Organisatrices de Mobilité à mieux comprendre les mobilités sur un territoire afin de proposer l’offre la plus attractive et la plus efficiente pour les voyageurs. À titre d’illustration, la solution Patterns utilise les données GPS des smartphones pour comprendre les déplacements des voyageurs, tous modes confondus, et nous aide à concevoir et à adapter l’offre de mobilité en conséquence. La solution Impulse, quant à elle, permet d’analyser l’ensemble des données de mobilité au sein d’un réseau (billettique, système d’aide à l’exploitation…) et de mesurer la performance de l’offre de transport public pour mieux l’adapter aux usages et participer à la diminution de l’empreinte carbone.

Comment la politique d’innovation de Keolis renforce-t-elle son rôle d’acteur de la transition écologique ?

ARNAUD JULIEN − La gestion d’un réseau de transport génère aujourd’hui une quantité de données croissante sur les usages, l’exploitation, la maintenance… Autant d’informations précieuses pour optimiser la consommation énergétique, faire de la maintenance préventive et prédictive ou encore ajuster notre offre par rapport à la réalité de la fréquentation. Pour pouvoir gérer l’ensemble de ces données, nous avons mis en place une gouvernance des données, défini des principes directeurs, et urbanisé les données afin d’améliorer l’offre de service.

Quel est le rôle d’un opérateur de mobilité comme Keolis dans cette double transition écologique et numérique ?

ARNAUD JULIEN − Dans le cadre de la transition écologique, nous accompagnons les AOM qui souhaitent investir dans des véhicules à faibles émissions, en tenant compte des données dont nous disposons et des spécificités de chaque réseau. Dans le cadre de la transition numérique, nous valorisons les données d’usage (trajets, correspondances, affluence à bord, etc.) qui sont clés pour l’expérience voyageurs. Les données d’exploitation nous permettent d’optimiser la performance des réseaux, et les données de maintenance, quant à elles, vont nous aider à anticiper les pannes, à prévenir les risques de rupture et à diminuer le temps d’immobilisation des véhicules pour une optimisation de la flotte. Voilà pourquoi nous parlons de « transitions jumelles » : le numérique servant de catalyseur à la transition écologique, et inversement.

Données de mobilité : un cadre juridique en évolution

Les données personnelles de mobilité font l’objet d’une régulation au niveau européen, dans un cadre juridique qui évolue. Quatre ans après sa mise en place, le RGPD (règlement général sur la protection des données) a été pleinement intégré dans les process de gestion des données anonymisées détenues par Keolis, avec notamment le recrutement d’un délégué à la protection des données.En Europe, un projet de directive européenne pour les plateformes numériques de transport, transposé en France dans la loi d’orientation des mobilités (LOM), prévoit de doter chaque pays européen d’un point d’accès national (PAN) afin de rassembler et de partager toutes les données de mobilité pour une meilleure connaissance des usages des voyageurs et plus de performance des transports.